lundi 12 février 2007

J'ai pas dit

Parce que j'avais peur de vous déplaire, j'ai pas dit.
Parce que j'évite les confrontations, j'ai pas dit.
Parce que c'est plus simple de pas dire, j'ai pas dit.

Quand j'ai dit, je savais pas trop comment.
Quand j'ai dit, vous étiez occupé à vous écouter parler.
Quand j'ai dit, vous avez pas entendu.

Si je disais, je trouverais pas souvent les bons mots.
Si je disais, vous vous sentiriez peut-être contredits.
Si je disais, sauriez-vous écouter et décoder?

Difficile de ne plus dire.
Difficile de trouver les bons mots.
Difficile d'être entendue.

Écouter sans chercher à justifier.
Écouter maintenant comprennez plus tard.
Écouter seulement, si seulement...

dimanche 11 février 2007

De culture bordel!

Live01C'était pour se sentir mieux. Le mal avait commencé hier. Quelques minutes de tout le monde en parle et de voir le conseiller municipal Drouin, de Hérouxville, se faire ainsi cuisiner nous a tout de suite fait tourner les talons. On a fermé la télé. On en avait marre. Ç'aurait pu être nos parents ce conseiller, n'importe qui qui vient d'un village en fait, n'importe qui qui authentiquement, sans armure, affronte la clic montréalaise du plateau et se fait jouer le grand jeu du mépris et des collets montés. Hier, pour sauver notre pluri-culturalisme, pour enscenser nos communautés, on a pendu le conseiller Drouin. Au nom de la culture au pluriel, on a choisi de renier notre culture de village, de canton. Marre de tout ça, ce soir, Candide et moi, on s'est fait le spectacle Amélia de la troupe de danse La La La Human Step.

Edouard Lock est un chorégraphe hors du commun. Ses spectacles repoussent toutes les limites et viennent surtout placer ces dernières toujours un peu plus loin. La barre est haute pour qui veut tenter d'atteindre les mêmes sommets. La danse, culture criante de silences et aussi bavarde de gestes que muette de verbes porte à elle seule ce que nous n'arrivons pas collectivement à mettre devant : une identité.

La troupe de Lock avec sa première muse Louise Lecavalier a fait le tour du monde. Bien avant le Cirque du Soleil, Lock a fait connaitre à toute la planète l'innovation québécoise et l'originalité de ses artisans. Bien que plusieurs cultures aient eu à exécuter les chorégraphies de Lock, chacune savait cependant prendre le pas du créateur montréalais. Notre société a bien du mal à reproduire la même recette au niveau de la vie de tous les jours et peut-être est-ce tout simplement de notre faute à nous, québécois dits de souche, si les arrivants ne savent plus sur quel pied danser. Je vous en reparle demain!

samedi 10 février 2007

Les "Assez!" de l'âme!

Vous connaissez Dominic Arpin? Il est trimbalé de tous les côtés depuis TQS, puis TVA, puis le Journal de Montréal, puis son blog, pour finir tout dernièrement dans un mur, enfin c'est presque pas une image, il est en burn-out le Dominic que veut la rumeur.

Je vous parle de lui mais je pourrais vous parler de mon septembre 2001, de l'an passé de ma Candide ou de la fatigue, du j'en ai plein le cul du va-trop-vite-comme je te pousse, commun à plusieurs, que la vie finit tôt ou tard par brusquement freiner avant qu'elle n'ait écouté leur corps et eu la sagesse de se freiner elle-même.

J'ai beaucoup appris de mon crash de septembre 2001. Aujourd'hui, pour rien au monde je ne donnerai ma santé mentale en échange d'une telle qualité de beurre sur un pain que je ne pourrais même pas avoir le temps de déguster. Pourtant, même si nous avons magistralement ralenti notre rythme de vie, la tête, elle, ne s'arrête pas aussi facilement.

J'ai souvent l'impression que toute l'évolution industrielle, le boum des naissances, l'éclatement des familles et la course à l'enrichissement personnel et pécunier est entrain d'étirer un élastique social qui ne demande qu'à péter. Les courriels plus vite que notre ombre, le paiement de facture par Internet, le dépôt direct, les guichets automatiques, les virements entre personnes, autant de moyens qui en plus de nous isoler socialement ont la capacité de libérer du temps que l'on donne souvent trop du côté du travail. Pire encore, tout ces moyens donnent l'illusion que nous pouvons jour et nuit accéder à toute sorte d'actions qui avant se réalisaient seulement à des heures précises.

La nouvelle préoccupation environnementale semble trouver une contradiction à la mesure de son format problématique. Les enjeux sont majeurs mais ils confrontent à la fois plusieurs points : pas dans ma cour, égoïsme générationnel, provinces économiquement gourmandes (pétroles albertains, gourmandise hydro-électrique québécoise) que nous empruntons à nos enfants, tandis qu'ils ne voient rien du ravage qu'on met sur leur dos. Pourtant, j'ai espoir dans cet état de suspension actuel. Le doute qui pèse. Une société qui se demande, qui se questionne, qui se confronte, qui s'interroge, qui sait, maintenant, que ses gestes ont un prix, même l'attente en a un.

En ce qui me concerne, je me rends compte que j'en suis au pied sur le frein, le levier de vitesse sur le neutre. Donner du gaz pollue, je préfère immobiliser plutôt que d'avancer sans savoir. Malheureusement, la société n'accorde pas beaucoup de valeur à l'immobilisme. Le mode "ralenti" commence à peine à en intéresser quelques uns. Pourtant, on devrait bien se rendre compte qu'à force d'obliger les politiciens à répondre sur le champ, ils deviennent de meilleurs menteurs, à force de demander des politiques "tu suite" on se ramasse avec une dette et des impacts négatifs à tout point de vue, et que notre désir d'information "drette là" a créé une télé poubelle qui divertie plus qu'elle n'informe vraiment.

Serait-il donc enfin venu le temps de s'arrêter, globalement, pour tout simplement avoir l'humilité collective de dire " Ouais! On est dans une sérieuse merde! Respirons un peu cet air irrespirable et prenons enfin le temps de mettre le doigt sur des solutions!" Accepter dans toutes les sphères de ma vie, donc, de ne pas avoir en ce moment, immédiatement, la réponse à tout. Ne pas être en mesure d'évoluer au même rythme que celui que la société choisie de ne pas freiner. Ne pas détenir la réponse, ni même la bonne question, mais tout simplement prendre le temps de réaliser que je peux nuire si je continue à suivre le rythme.

Il est faux de dire que "tout se règle...", c'est du "pareil au même" et "quatre trente sous pour une piasse". Nous habitons un pays en faillite dans ses livres, avec son plus haut taux de suicide et incapable de freiner la vertigineuse course sociale dans laquelle il est lancé. Nous ne pouvons changer le monde, nous pouvons à tout le moins accepter de freiner. Ensuite? Lancer la pédale à gaz suffisament loin le temps de se demander si les enfants ont vraiment envie de nous voir encore trouver LA solution. Mon espoir en ce moment réside dans cet arrêt social et le temps que nous mettrons à établir des solutions durables, dans le pays qu'est d'abord et avant tout notre propre famille, notre couple, notre enfant. Ensuite viendra la rue, le village, l'arrondissement et le pays.

jeudi 8 février 2007

Le chauffeur

Ma fille de 7 ans prend l'autobus pour aller à l'école. Son chauffeur, la soixantaine, le cheveu roux et la face rougeaude, a un nom anglophone, vite de même je dirais qu'il est Irlandais, tempérament stéréotypé inclus. Lui et moi, on ne vit pas sur la même planète.

Quand Puce monte à bord de son autobus, elle n'est plus sous ma responsabilité. Ce qu'elle voit, entend, je ne le décide pas, c'est la job du chauffeur. Lui sa job, c'est de mener les enfants à l'école à l'heure, de façon sécuritaire, de faire respecter les règles de sécurité dans l'autobus et... d'avoir 2 sous de bon sens parce qu'il est l'adulte en présence d'enfants.

Un jour d'automne, le chauffeur a décidé de changer son parcours tout bonnement, sans en aviser personne à l'avance. (il est stipulé dans les règlements de la compagnie de transport que ça ne doit pas être fait sauf sur avis écrit du répartiteur). Quand les enfants à bord ont commencé à s'en inquiéter, il leur à signifié clairement et rudement de se la fermer, il avait le droit de faire ce qu'il voulait. Résultat: des enfants un peu inquiets, ne sachant trop si le chauffeur penserait bien à tous les faire descendre au bon endroit, se demandant aussi si leurs maman n'allaient pas être inquiète de ne pas les voir arriver à l'heure habituelle. Des enfants qui ont vu un adulte décider d'enfeindre une règle volontairement et d'en ignorer les possibles conséquences. Des enfants à qui l'ont demande de faire confiance à un adulte se sont demandés si cet adulte était digne de confiance. Des enfants à qui on se tue à expliquer l'importance de l'existence de règles et le respect de celles-ci se sont demandé kosse ça donne...

La dernière frasque en liste du chauffeur c'est une "joke". Une maudite bonne joke. Késsé que c'est un homme pas de cerveau? qu'il a demandé aux enfants à bord cette semaine. Une femme !!!! Hahahaha!!! Moyen cave. Je sais que des jokes de même il y en a des centaines, je sais aussi que les enfants y seront confronté souvent. Quand même, je trouve que le chauffeur n'a pas moralement le droit de tenir des propos comme ça dans son autobus. Est-ce que je vais lui faire une nouvelle plainte? Mais non. Pourquoi? Surtout pour ne pas que ma fille devienne "la fille de la fatiguante qui fait chier" mais aussi parce que je crois sincèrement qu'à l'âge qu'il a, c'est un cas perdu. Je vais juste attendre qu'il prenne sa retraite. Je vais surtout en profiter pour expliquer des trucs à ma fille, genre que... un homme pas de cerveau, ça peut aussi être un chauffeur d'autobus jaune. :)

mercredi 7 février 2007

La voie des femmes

La fin de cette décennie s'annonce intéressante! Près de nous, trois femmes pourraient bien occuper une place significative dans l'univers politique: Hilary Clinton, Ségolène Royal, sans oublier Françoise David. Pourtant, malgré plusieurs opportunités, les pelures de bananes se sont souvent précipitées sous les pieds de ces femmes pouvant marquer l'histoire. Rappelons-nous le court mandat de Kim Campbell, déchue suite au scandale en Somalie et à une séance de photographie où elle posait nue derrière sa toge.

Je vous avoue d'entrée de jeu être très favorable à l'arrivée de femmes dans les hautes fonctions politiques. Je suis de ceux qui ont espoir que notre société a tout à gagner être dirigée par une femme de tête. Par ailleurs, bien que je sois peu au fait de ce que représente Hilary Clinton, je dois admettre que Françoise David et Ségolène Royal font vibrer chez-moi des cordes sensibles.

Je suis des plus triste de la mésaventure de Mme Royal suite à la visite d'André Boisclair et de son commentaire sur l'éventuelle souveraineté du Québec. Pourtant, la candidate socialiste n'est pas la première politique française à appuyer le projet québécois. Le plus gros problème pour elle n'est pas d'avoir affirmé cet appui, Chirac l'a fait avant elle et Jupé avait fait de même sous les encouragement de Lise Beaudoin, alors ministre péquiste aux affaires étrangères sous Parizeau. La pelure de banane, c'est de l'avoir fait en campagne électorale, ensuite, de l'avoir fait sans avoir aussi et d'abord rencontré Jean Charest.

Noter que ce dernier ne s'est pas mieux conduit diplomatiquement. Son air arroguant, qualifiant avec une pointe d'ironie les précisions de Madame Royal laissait transparaitre un mépris qui sentait tout autant l'incident diplomatique du Québec cette fois envers la France. Notre premier ministre avait l'air de sous-entendre que la candidate aux présidentielles françaises apprenait sur le tas et cette attitude lui vaudra, je l'espère, au moins un avertissement de ses proches conseillers sur son assurance peut-être un peu trop grande à notre premier ministre.

D'ailleurs, M. Charest devrait se méfier! Françoise David, chef du parti Québec Solidaire pourrait se révéler une épine majeure lors des prochaines élections provinciales, tandis que la France a la traditionnelle habitude de surprendre malgré tous les sondages. La prochaine donne pour un Charest réélu pourrait bien être de devoir composer avec un nouveau parti au parlement, mené par une femme, tandis que les États-Unis pourraient offrir une présidente en 2008 et Ségolène Royal une présidencielle française au 3ème tour, c'est permis de rêver non?

À ce moment, il y aurait fort à parier que M. Charest nuancerait ses propos à son tour! N'allez pas oublier que les québécois auront droit à 2 campagnes électorales en 2007 et elle porteront toutes les deux sur l'environnement. Notre Charest est à l'aise en santé et en éducation, mais voilà, les québécois ne sont pas convaincus que les promesses se sont concrétisées. Aussi, l'environnement dans la bouche de Françoise David, les accomodements raisonnables dans celle de Mario Dumont et un Boisclair qui fera tout pour ne pas parler de souveraineté, Madame David a tout à gagner! Je recommande donc la douceur pour une arrivée sans trop d'égratignures!

Ne me reste qu'à prier que toutes ces dames soient fort judicieusement conseillées. Le temps est venu pour l'une d'elle, toute je le souhaite, de donner un autre souffle au paysage politicailleur, question de nous faire oublier Michaelle Jean.

mardi 6 février 2007

Mal léchés!

On fait la chose très tardivement. C'est tout nous ça tiens! Après une première vie passée à chercher à être à l'avant-garde pour se retrouver épuisés à tout simplement suivre la machine, voilà que s'amorce une deuxième vie, axée celle-là sur la réflexion, les remises en question, l'ébranlement des modèles sociaux courants et surtout, l'urbanité inconsidérée.

Bah! On aurait pu tout simplement éviter la vague déferlente qu'est la blogosphère. On est déjà un peu sur une autre planète elle et moi. Ma Candide qui a choisi de rester à la maison pour s'occuper sa fille, moi qui fait l'usine de 7 à 17 heures. Qu'est-ce qu'ont bien à partager ces deux arriérés de la banlieue? Ceux-là qui font leur pain à l'ancienne, recycle, composte, s'actualise chez Télé-Québec, France 24, Radio-Canada FM, Le Devoir et les autres sources parallèles d'informations. Ceux-là qui refusent de crucifier le conseiller Drouin d'Hérouxville, qui rêvent que certains bloggeurs réalisent qu'ils gâchent leur vie et la nôtre pour quelques minutes de gloires tout comme ces mêmes qui rêvent d'un projet de société plus communautaire sur la base de son quartier plutôt que la vision mondiale qui ne se traduit jamais par le geste concret.

Qu'est-ce qu'ils ont à dire? Rien de complaisant en fait. Deux allumés, documentés, mal déguisés sous leur couvert d'attardés de banlieue, affamé de cages à brasser, d'intellectuels auto-proclamés à déculotter et surtout, de gens qui, nous le souhaitons, en lisant, prendront quelques minutes pour se questionner, autrement, différemment, authentiquement. Allez! Venez! On a un monde à refaire!